samedi 21 février 2015

Restauration (n°8) de l'herbier de Corbière à Cherbourg, samedi 21 février 2015.


Notre spécialiste du compte-rendu nous faisant faux bond de temps en temps, il nous  faut bien prendre la plume à sa place.
L’exercice est d’autant moins aisé cette fois, car il s’agit du 8è compte-rendu de notre escapade bi-annuelle à Cherbourg pour la participation à la restauration de l'herbier de Corbière.
Toutes les informations, sur Louis Corbière et la restauration de son herbier, le projet du muséum national d'histoire naturelle, sont dans les précédents compte-rendus.

Nous étions donc 13 curieux à répondre à l’appel :
-          Au départ de la gare de Caen, 8h01 : Karin, Lucien, Natanaël et Sammuel ;
-          Au départ de la gare de Bayeux, 8h17 : Françoise, Jacques, Muriel et Véronique ;
-          Au départ de la gare de Lison, 8h32 : Dominique (T), Loïc, Marine et Sébastien ;
-          Et sur place Mélusine.

9h13, Terminus, tout le monde descend !
D’un pas vif et décidé, Lucien nous entraîne au travers des rues cherbourgeoises encore bien calmes.
Non, cette fois  nous ne verrons pas la mer, ni Napoléon, ni les réverbères colorés, ni les goëlands et les mouettes et même pas la mer, incroyable!
Et Loïc n'aura pas le plaisir d'ouvrir son superbe parapluie jaune.

Comme à chaque fois, nous sommes attendus et très chaleureusement accueillis par Francis et Bernadette.  Café et gourmandises nous réchauffent après cette marche matutinale.
La salle est prête : pistolets de colle, paquets de feuilles, pinces, colle blanche, pochettes pour les graines…
...et top du top à chaque poste de travail les premières chemises à restaurer.
Nous nous mettons vite au travail, au programme : les carex, plantes de la famille des Cyperaceae, beaucoup croissent dans les zones humides et lieux humides, dans les régions froides à tempérées.
Le travail est assez facile : les spécimens sont très majoritairement en très bon état. Notre rendement devrait être assez bon !

Après une initiation rapide par Francis à l'attention de Natanaël et Sammuel qui découvrent le travail, chacun s'y met...


 Enfin presque tous, Loïïïïïïïïïc!!!!!!!!!!!

On a dit herbier pas entomo !

Matinée studieuse :
Jacques-Zen
Lucien, l'homme à la main bleue.



Karin et Marine, çà rime !

Muriel, Sébastien et Natanaël.

Véronique, Mélusine et Loïïïïïïc !
Dominique, très appliquée.

Jacques et Sammuel : bon travail Natanaël, continue tes efforts.









Quelques trouvailles en cours de travail :
De la part de T.Husnot (Publications botaniques) à M.L.Corbière, professeur au lycée, rue Asselin, Cherbourg.


Des copies de photos à la place de la plante.







Peut-être une ponte de papillon, fin XIXè quand même !

Muriel trouve une mue d'araignée déterminée par Loïc comme une Theridiidae et Loïc un millepatte, du groupe des chilopodes. Il est probablement venu mourir là dans la cave mais il y a peu de chance qu'il ait été collecté lors de l’herborisation de l’échantillon de Carex !

La fin de matinée approche, rendez-vous au resto à 12h30. Qu'aurons-nous au menu ?

Mais non, c'est le menu du dîner...
Toute une série de plantes est conservée dans des journaux de l'époque : Le Temps ( exemplaire du 15 décembre 1888), Le Journal (exemplaire du 23 février 1896) et un supplément illustré, Le Perche (exemplaire du 8 mai 1898), La Libre Parole, Le Petit Journal (exemplaire du 15 mars 1887), La croix de la Manche et le Journal général de l'instruction publique et des cultes.

Certains articles ou publicités nous font sourire, d'autres hélas beaucoup moins (cf. La Libre Parole).

Divers :
"On nous annonce la mort d'une centenaire née le 13 février 1787. Il y a cinq mois à peine, elle avait eu une fluxion de poitrine à laquelle elle avait fort bien résisté."

"Avis aux vélocipédistes : un concours pour l'emploi de vélocipédiste militaire aura lieu le 16 juin  dans toutes les villes de garnison entre les disponibles, les réservistes et les territoriaux de toutes armes, gradés ou non....  prendront part à une course de 90 kms en moins de 6 heures pour le service dans la cavalerie ou bien de 48 kms en moins de4 heures pour les autre services"

"Mordue par un chien : le chien de M.Jules, boucher à la halle, a mordu à la jambe droite une dame Ventrillon, demeurant impasse Terrier. La blessure pansée par une pharmacie voisine est sans gravité. Quant au chien, il a été examiné par un vétérinaire qui n'a observé en lui aucun symptôme de rage"

"Outrage à la police : M.D. invité a  circuler rue des Halles répond en injuriant l'agent. Arrêté et coffré préventivement pendant 5 jours, il est, malgré le repentir qu'il exprime, condamné encore à 24 heures de prison."

Dydy : pourquoi me laissez-vous sans nouvelles. Mille tendr. G.L.

A louer : Maison de commerce, très bien située, rue des religieuses.



Environnement :Ajaccio, 12 juillet 1889 : des nuées de criquets venant d'Algérie se sont abattues sur notre ville. Ils mesurent 3 à 4 cm de longueur. Des pêcheurs affirment avoir rencontrés, en dehors des îles Sanguinaires, la mer couvertes sur une très grande étendue, de corps noyés de ces acridiens.

Santé :
- Vin Gourdel : sans Kola, ni Coca, aux amers naturels, ne troublant pas l'estomac. Rend appétit et force aux affaiblis et convalescents;
- BUSSANG, eau minérale naturelle gazeuse, souveraine contre la chlorose, l'anémie, les gastralgies, les coliques néphrétiques et la gravelle...Elle n'occasionne ni congestion ni constipation.
- Graine de lin Tarin, constipations, coliques échauffements, maladies du foie et de la vessie.
- Frères Maristes : solution de bi-phosphate de chaux, contre scrotule, débilité ramollissement, carie des os, maladies des voies respiratoires. Spécialement recommandé pour enfants et jeunes filles, excite l'appétit, facilité la digestion.


People (du moment) :
Edmond de Goncourt, Léon Daudet, Octave Mirbeau, Emile Zola, M. et Mme Félix Faure, M.de Lesseps...

Humour
Deux financiers marrons passent devant le Café Napolitain.
- Voulez-vous prendre quelque chose ?
- A qui ?

Oui, il est bien temps de revenir à notre herbier, après une pause gourmande au Presse-Purée.
Reprise vers 14h00.

L'après-midi se passe tout aussi studieusement que la matinée.
Francis nous prodigue conseils et astuces tout au long de la journée.

A plusieurs reprises nous devons réclamer des feuilles de papier d'attachage et des chemises de papier sulfurisé. Allons-nous battre un record ? (lequel d'ailleurs, il faut relire le dernier compte-rendu !).
Carex après carex le stock diminue. Francis propose aux "nouveaux" une visite dans la cave où est précieusement conservé l'herbier de Louis Corbière. C'est vrai qu'il ne faut pas rater la visite, cela permet d'évaluer l'ampleur de la tâche.                        

D'ailleurs certains commencent à fatiguer :
Jacques et Dominique (en RTT) : Halte aux cadences infernales !
La question habituelle : à quelle heure est le train ? 17h52.
Alors on arrête à 17h00, on aide les copains et les copines à terminer les chemises, on range le matériel et le mobilier, on s'amuse, on fait la photo de groupe et on s'en retourne vers la gare.

Dernière 1/2 heure :


On roule la nappe...



çà déménage !
Jacques-Pas Zen!
On nous surveille...


Ah quand même, M. et Mme Liais vont retrouver un peu de calme  !
Combien de planches réalisées ?  895 pas moins.
895 /  12  et pas 13 (avec l'accord de Loïc)  = 74 planches par personne (environ 14 planches à l'heure).
 Clic-clac, la photo de groupe sur les marches de la société des sciences et en route.
 (photo à venir...)

Le train est en gare, tout le monde monte, coup de sifflet.
Tradition oblige : on fait les comptes. 10 €uros pour chacun des participants pour le transport ferroviaire. 
On se quitte à Lison, à Bayeux et à Caen.
Nous reviendrons très certainement au mois de novembre prochain.

Grand merci à Francis et Bernadette pour l'accueil et l'organisation de la journée.
Merci aux photographes : Francis, Lucien et Françoise.













samedi 7 février 2015

Chantier : Plessage de haie, le samedi 7 février 2015



Pour cet atelier de plessage de haie, ce n’est pas moins de 11 curieux qui se sont retrouvés à Teurthéville-Bocage au cœur du Val de Saire chez Christophe Bouvet au Hameau Vastel.

Notre groupe était composé de Michel, Dominique (T), Nathanaël, Claire et Loïc, Gabrielle, Lucien et Karin, Claire (C), Marie-Charlotte et Céline.

C’est autour d’un café, d’un thé ou d’un succulent jus de pomme offerts par notre hôte que commence dans la bonne humeur cette journée.



Au travail les Curieux !

Puis c'est le départ vers le champ une fois les outils chargés dans une petite remorque. 











 Tout d'abord Christophe nous présente deux haies plessées il y a 3 et 5 ans afin que nous puissions voir comment évolue dans le temps une haie traitée par cette technique.

Haie plessée il y a 3 ans.

Haie plessée il y a 5 ans
 Après un rapide tour du champ, Christophe nous explique devant le lieu de notre chantier le déroulement de la journée. 


La haie avant plessage.



Dans un premier temps, nous allons nettoyer la haie pour la débarrasser des ronces, du lierre et aussi du bois mort afin que l’on puisse travailler sans entrave, puis il nous faudra supprimer les branches inutiles. 









Ensuite on attaquera le plessage à proprement dit. Cette phase de débroussaillage et d'éclaircissage nous prendra la matinée.
 
La bande des curieux en pleine action !

Une pause bienvenue au soleil.





Après un copieux repas de Curieux précédé d'un apéro très apprécié aux produits de la maison pris au frais dans la cour de la ferme, nous avons appris à plesser une haie.



Retour au champ !








Pose des piquets.


Une partie des branches coupées ont été transformées en piquets, les plus fines seront utilisées pour la tresse finale et les plus gros morceaux chargés dans la remorque du tracteur comme bois de chauffage.




Dominique, l'as du volant !




Dominique nous a épatés aux commandes du tracteur attelé de sa remorque en réalisant une superbe marche-arrière dans le chemin creux en contre-bas de la haie.








Un peu de technique :
 
Entaille d'une branche moyenne pour plesser.

Cour magistral de plessage.

Une action collective.

On tasse avec l'aide du voisin.
On fait une tresse au dessus avec une branche coupée.

Résultat final.
Au retour du chantier vers 16h30, Christophe nous a expliqué la fabrication de son cidre et l'élaboration de son calva et nous a fait découvrir ses caves.
 
Le pot de départ.

Un pot de l'amitié a conclu cette journée avant de faire quelques emplettes de cidre, de jus de pomme, vinaigre, vin de sureau…
Beaucoup avaient pris des couleurs et certains quelques courbatures mais nous avons vécu une magnifique journée avec le plaisir d'un travail réalisé en commun.





Un grand merci à Christophe pour son accueil, pour le partage de son savoir et des breuvages de son terroir. 
Un merci aussi à Céline qui nous a accompagnés pendant toute cette journée apportant discrètement mais efficacement un plus à notre petite productivité.
Merci bien sur à Alice, le lutin de la haie, qui par sa présence, sa curiosité et ses questionnements pertinents a égayé notre journée.


Mais en quoi consiste le plessage d'une haie ?
C'était une technique traditionnelle de nos campagnes de taille de haies vives composées de noisetiers et d’arbustes variés. Ces haies plessées permettaient de réaliser une clôture naturelle pour le bétail et elles étaient bien adaptées aux régions de bocage. C'était aussi le moyen de restaurer et de rajeunir une haie dégradée. La haie poursuivait sa croissance naturelle vu que les branches restaient vivantes et elle ne nécessitait plus qu’un faible entretien.
D'abord la haie est nettoyée à la serpe et à la scie et on conserve dans un premier temps un maximum de branches. Les branches moyennes et fines seront travaillées ensuite en place et les troncs alignés serviront de trame au plessage. Des piquets viennent combler les vides tous les 50 cm (une coudée). Ces piquets d'environ 1,70m sont pris dans les branches coupées de bon diamètre. Les branches plus fines servent à faire les tresses finales.
Une fois les piquets plantés en alignement dans les vides entre les troncs on tresse avec les petites et moyennes branches. Suivant leur souplesse on peut les entailler à la base pour faciliter leur pliage. On passe d’un coté d’un piquet puis de l’autre coté pour le second et ainsi de suite toujours dans le même sens. Les branches fendues se cicatriseront et se dédoubleront étoffant la haie à la repousse.
Pour finir, on utilise les fines branches coupées pour tresser le sommet de la haie afin de maintenir le plessage horizontal et contrer la repousse. On égalise les piquets pour améliorer le fini et on coupe le bois en place qui n'a pas été utilisé.

Textes : Céline  et Lucien
Images : Céline, Loïc, Claire(C), Lucien et Claire (M).