Oyez oyez
bonnes gens, un soir de l'an 2015, au mois d'août le 28, une assemblée de 17 personnes
a répondu à l'invitation des Curieux de nature pour découvrir grâce à Thomas Cheyrezy
(accompagné de son frère William) les CHAUVES-SOURIS.
Tout
d'abord, afin de mieux cerner la bête, une conférence pour faire connaissance
et pour tordre le cou à une bien
mauvaise réputation.
NON ,
l'animal ne ronge pas les câbles électriques ou autres matériaux de nos
greniers (isolation),
NON,
ses déchets (guano) ne transmettent aucune maladie,
NON,
elle ne s'accroche pas dans les cheveux, mesdames !,
NON
l'animal n'est pas maléfique et est même symbole de prospérité et de bonheur en
Asie.
Par contre,
il existe bien une espèce « vampire » ou hématophage, qui vit en
Amérique centrale et qui ponctionne sur
ses victimes animales et non humaines quelques gouttes de sang.
à bon entendeur, adieu les idées fausses !
Mais qui est donc cet animal ?
La
chauve-souris ou chiroptère est le seul mammifère qui vole à l'aide de ses
mains qui se sont transformées
en ailes (5 doigts entre lesquels s'est tendu une membrane, le patagium).
Elle utilise
l'écholocation pour se déplacer, chasser et communiquer entre elles.
En fait,
elle émet des ultrasons (jusqu'à 110 kilohertz) inaudibles pour l'oreille
humaine, qui au contact d'un
obstacle, d'une proie, renvoie un écho capté par la chauve-souris.
A l'aide
d'appareil, nous pouvons capter ces échos. Quand ils sont espacés, la
chauve-souris se déplace,
quand ils sont plus répétés, elle chasse.
Dans nos
régions, la chauve-souris se nourrit essentiellement d'insectes (mouches, moustiques, papillons, chenilles...). Une
chauve-souris peut consommer en une nuit près de la moitié de son poids. Elle est donc très utile !!!!
Comment
vivent-elles ?
De septembre
à novembre : période de transit
Accouplement
et regroupement vers les gîtes d'hiver. La femelle garde le sperme tout
l'hiver.
De décembre
à mars : hibernation
Elles vivent
au ralenti dans des endroits humides, à température comprise entre 5 et 10° et avec une tranquillité absolue.
De mars à
avril: période de transit
Réveil et
désertion des sites.
De mai à
septembre : période estivale
Ovulation et
gestation, puis en juin naissance d'un seul petit. Les mères se regroupent ensemble avec leur petit (observation de
« grappes » dans nos bâtiments = nurserie).
Juin-septembre,
apprentissage et émancipation des petits.
En
septembre, dispersion des colonies de mise bas, ce qui permet le brassage des
individus d'une même espèce.
En Normandie
21 espèces recensées sur 35 présentes en France.
Alors... allons-y, en route vers l'abbaye !!!!!!!!!
Avant
d'arriver à l'étang de l'abbaye, nous captons quelques signes sonores de
présence de
nos chauve-souris.
Puis près de
l'étang, explosion de sons et observation près de l'eau, comme un ballet de danse de nos chauves-souris qui, d'après leur
comportement sont identifiées comme :
- pour celles
qui chassent au ras de l'eau : le murin de Daubenton
- pour celles
qui chassent juste au dessus : la pipistrelle qui est la plus commune et
la plus petite.
Et pour
finir en beauté, Thomas capte un dernier son d'une nouvelle espèce : la
sérotine. Mais pas
facile de la voir...
Comme
d'habitude, les Curieux de nature en ont profité pour recenser bien d'autres
bébêtes (crapaud,
araignées, oiseaux nocturnes...).
En voici la liste... (transmise par Claire)
Papillon de nuit :
Mormo maura (le Maure)
Mormo maura (le Maure)
Sauterelle :
Tettigonia viridissima (la Grande sauterelle verte)
Tettigonia viridissima (la Grande sauterelle verte)
Libellule :
Ischnura elegans (l'Agrion élégant)
Ischnura elegans (l'Agrion élégant)
Punaises aquatiques :
Ranatra linearis (la Ranatre)
Nepa cinerea (la Nèpe)
Coléoptères :Ranatra linearis (la Ranatre)
Nepa cinerea (la Nèpe)
Lampyris noctiluca (le Ver luisant)
Limaces :
Limacus flavus
Limax maximus
Deroceras reticulatum
Cloporte :
Porcellio scaber
Araignées :
Nuctenea umbratica
Zygiella x-notata
Segestria bavarica
Rapace :
Chouette hulotte
Amphibien :
Crapaud commun
Plantes :
Iris pseudacorus
Sparganium erectum
Scutellaria galericulata
Alisma plantago-aquatica
Potamogeton crispus
Une personne du groupe s'est essayé à l'embrasser mais rien........
Pour en
revenir à nos chiroptères, il nous faut les protéger car elles sont en danger
et peu à peu désertent nos campagnes.
Pour en
prendre soin rien de plus facile : leur laisser l’accès libre à nos bâtiments, ne pas utiliser de produits
toxiques pour traiter les charpentes, diminuer
les pesticides, conserver les arbres creux.
Dans tous les cas, et avant de
faire quoique ce
soit d'irréversible prenez contact avec le Groupe Mammologique Normand ou aller sur le site : www.sfepm.org pour trouver le relais local
le plus proche pour connaître les bonnes
pratiques et pourquoi pas créer un refuge pour nos belles de nuit !!!!!!!
Merci aux
participants, à Thomas et William et à la municipalité de Cerisy-la-Forêt
pour la salle
des fêtes (merci à Xavier pour l'histoire des clés...).
(Compte-rendu : Isabelle)