dimanche 11 décembre 2011

Commission Naturaliste de fin d’année à Hauteville-sur-Mer, 10 et 11 décembre 2011.

Samedi 10 décembre 2011
Présents à cette com’nat de fin d’année : Aziliz, Juliette, Françoise,  Muriel, Claire, Loïc, Véronique, Maurice, Dominique (T), Dominique (D),  Céline, Jacques, Agnès, Rémy, Camille = 15 bonnes personnes.
Et c’est bien joyeusement que le week-end commence, à table, à la santé des adhérents de l’association.
 
Le gite de « La Croix du Sud »  à Hauteville est agréable, confortable et à deux pas de la mer. Un bon casse-croute type « auberge espagnole » est servi avec en plat principal du bon poulet rôti.
Le café à peine avalé, les « Curieux » ont les jambes qui les démangent et, bien couvert, ils organisent une belle balade. Certains cherchent des coquillages, d’autres observent les oiseaux du bord de mer.
 
Un pari est lancé : Le premier qui trouvera un « grain de café » obtiendra dans les semaines qui viennent tout l’amour et l’argent qu’il désire… Tout le monde fouille fébrilement. Et c’est Camille qui gagne, toutes nos félicitations !                                                                                                                                                                                           
 La porcelaine ou Trivia monacha est un mollusque gastéropode qui mesure 12 mm de long et 8 mm de large. Sa coquille est épaisse, ovale et bombée, et aplatie dans sa partie ventrale. Elle est brillante et couverte de stries transversales. L'ouverture sur la face ventrale est étroite et s'étire sur toute la longueur de la coquille. Elle s'incurve de chaque côté vers l'intérieur donnant à la coquille la forme d'un grain de café. Elle est rose brunâtre avec trois taches brunes bien visibles sur le dessus. La face ventrale est blanche. Le pied est long, orangé et strié de blanc. A l'avant, le siphon est bien visible au dessus des antennes. Le manteau peut recouvrir presque entièrement la coquille. Souvent plus foncé que le pied, le corps varie du jaune orangé au rouge et au brun parfois marbré sur le manteau. Le grain de café tacheté vit sur les rochers où il se nourrit des ascidies coloniales qui y vivent fixées.
Trivia monacha se rencontre entre 0 et 40 mètres de profondeur en Atlantique, Manche, Mer du Nord.                             Espèce proche :
Trivia arctica est un peu plus petit, plus clair et sans tâche.
 Porcelaine ou grain de café, (Trivia monacha)
 Champignon de plage (Campignolus plaga) (Identification Françoise, vérification Dominique!)
 Vers 4 heures, on décide de revenir au gite par les dunes pour prendre une petite collation réconfortante par ce temps frais. 
 Il pleuviote et ça papote…Rentrons maison, rogntud’ju !
 Quelques observations du retour:
Parmi les oyats et autres plantes des dunes, cette très jolie mousse en forme de petites étoiles (Tortula ruralis, Cf), des petits champignons à déterminer et l'euphorbe du littoral (Euphorbia paralias).
 
La belle récolte de coquillage  est étalée sur du papier de journal, et avec les maigres documents apportés, une identification est faite néanmoins :
 
Anomia ephippium, l’anomie
Antalis vulgaris, Le dentale
Bittium reticulatum le  Cérithe réticulé 
Buccinum undatum, le bulot
Calyptrea sinensis , la calyptrée chinoise 
Cerastoderma edule, la coque blanche
Chlamys varia, le pétoncle noir
Aequipecten opercularis, le pétoncle
Crassostrea angulata, l’huitre creuse
Crepidula fornicata, la crépidule
Diodora italica, la Fissurelle
Ensis ensis, le couteau arqué
Gibbula cineraria, le troque cendré
Gibbula magus, le troque mage
Gibbula umbilicali , le troque ombiliqué
Laevicardium crassum,  la Bucarde de Norvège
Littorina littoralis, le bigorneau jaune
Littorina littorea, le bigorneau
Mactra glauca, la mactre glauque, (à Hauteville, le yam)
Mytilus edulis, la moule
Nassarius reticulatus, la nasse réticulée
Natica catena, la natice
Ocenebra erinacea, le murex perceur
Ostrea edulis, le pied de cheval
Patella vulgata, la patelle
Pecten maximum, la coquille Saint-Jacques
Pectunculus glycimeris, l’amande de mer
Solen marginatus, le couteau gaine
Tellina tenuis , la telline papillon
Trivia monacha, la porcelaine
Venus verrucosa, la praire
Venerupis aurea, la palourde jaune
Venerupis philippinarum, la palourde japonnaise
Lutraria magna, la grande lutraire
Spisula solida, la mactre épaisse
 Soit 35 espèces.

Quelques images pour illustration :
 Calyptrea sinensis                  
 Diodora italica
 Mactra glauca
 Bittium reticulatum
 
Françoise et Camille nous offrent alors un petit air d’accordéon, merci à vous deux, la musique réchauffe les cœurs et les corps.
 Œuf de roussette
 
Les journées avec les Curieux de Nature, tout en étant exceptionnelles, passent trop vite et c’est déjà le moment da passer à table, Prosit, à notre bonne santé ! Le menu qui va suivre en étonnerait plus d’un, je récapitule :
Entrée, diverses salades composées, tarte au thon, plats, sauté de porc à l’orange, Lasagnes maison, fromages, teurgoule, crème renversée… Incroyable mais vrai !
Au dessert, Aziliz et Juliette n’oublient pas de nous amuser avec une histoire de chat et de pilule à dormir debout !
Suit alors la réunion de préparation au programme de notre magnifique association, inachevée, car la fatigue se faisant sentir à plus de minuit il est décidé de continuer à deviser demain matin.                                                                   
Bonne nuitée tout le monde.
Dimanche 11 décembre 2011
Après un délicieux petit déjeuner, les adhérents des Curieux achèvent d’une main de maître le programme parfait des sorties 2012 qui sera proposé à l’assemblée générale du samedi 4 février 2012 à Amblies.
 
Bien habillé, d’un pas décidé on quitte le gite, deux groupes se forment : les partisans de se promener au marché du dimanche et les partisans d’une balade d’observation ornithologique.                                                           Quelques images pour illustrer côté « marché » :
 
La marchande de volailles qui aime bien découper le poulet rôti en morceaux (seuls ceux qui ont subi les événements peuvent comprendre !)
 
Les Curieux « en touristes » s’extasiant sur les produits locaux. Loïc, non intéressé, joue avec notre « Jujupanda » nationale.
Voilà, une matinée vivifiante, retour au gite, avec un peu d’avance sur le programme. Réchauffement général, un p’tit jeu de carte plus la préparation du bon repas.
Une image pour illustrer le côté balade :
 
Nos amis les photographes d’oiseaux observent ce matin  un drôle d’équipage sur l’estran. Sur un traineau 3 hommes « débourrent » 2 chevaux, scène peu banale.
 Pour s’amuser un peu, un petit jeu de sémantique :
Débarrasser de la bourre, du poil.
Débourrer le cuir.
Débarrasser de ce qui bourre.
Débourrer une pipe.
(Arboriculture) Faire s'ouvrir les bourgeons, en parlant d'un arbre, d'un arbuste, voire du bourgeon lui-même.
Si vous trouvez la bonne réponse vous avez gagné un tour gratuit, c’est facile mais ne vous bourrez pas !
 Dernière vérification des espèces de couteaux par Véronique et Jacques sous les yeux dubitatifs de Maurice. 
 Illustration de jolies natices (natica catena), trouvées ce matin par l’équipe « ornitho »
 
Pour conclure, repas du dimanche midi en photo :
 
Entrée : quiche végétarienne, plat principal : potée auvergnate (Véronique), dessert : gratin de fruits (Camille)

A 14 heures 30, rangement, nettoyage et chargement des véhicules pour le regretté départ du dimanche après-midi et comme si le ciel nous avait entendu, il se met à pleuvoir accompagnant la tristesse des au-revoir.
Mais nous nous retrouverons l’année prochaine pour, toujours et encore, de belles et joyeuses aventures.

 Tellina tenuis la telline papillon percée par un gastéropode carnivore et Antalis vulgaris, le dentale.

samedi 3 décembre 2011

Restauration (n°1) de l'herbier de Corbière au Muséum de Cherbourg. 03-12-2011

Organisation : Claire Mouquet Loïc Chéreau

Suite à la visite de notre association, le 23 Avril 2011, du Musée Ethnographique d’Histoire Naturelle et d’Archéologie,  les « Curieux de Nature » avaient proposé une aide à la restauration des herbiers des 19ème  et début 20ème siècles, stockés au sous-sol de la bibliothèque des Sciences. Cette proposition avait été volontiers acceptée par Bernadette Cimaur et Françoise Guesnon de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.
Le compte-rendu de cette visite au mois d’Avril est à consulter sur notre Blog à la rubrique « Sortie-Visite ».



Voici encore les « Curieux » embarqués pour une nouvelle aventure, dans le train de 8 heures 30 à la gare de Lison, levés dès potron-minet, pleins d’espoir pour passer une bonne journée.
Sont fidèles au poste : Claire, Loïc, Jacques, Michel, Françoise, Muriel, Dominique (D), Camille et Mélusine (9 personnes)
 





 



Douche froide à l’arrivée, parapluie de Cherbourg recommandé ! On marche vite jusqu’au Parc E.Liais mais les chaussures et les bas de pantalons seront tout trempés.
 





Accueillis chaleureusement par Francis, Françoise et Bernadette, c’est Francis qui nous explique aussitôt le travail à accomplir. Prendre délicatement une  des pages de l’herbier, coller une étiquette neuve de l’herbier de Cherbourg (Herbarium Coriovallensis de Coriovallum nom latino-celtique de la ville) et l’étiquette d’identification de la plante trouvée dans l’existant sur une grande feuille de papier Canson. Détacher avec mille précautions la plante sèche la disposer harmonieusement en la collant légèrement sur son nouveau support. Une feuille de papier double sulfurisé protègera ce beau résultat, comme ci-dessous.
 
Silene campanula, 27 juillet 1892, Alpes Maritimes

En ce qui concerne les origines du nom de la ville de Cherbourg, selon WikiManche :
Jusqu'au 19e siècle, on n'a généralement pas mis en doute l'explication traditionnelle suggérée par les latinisations de type Cesaris burgus et ses variantes, « le fort de César », en usage du 11e au 14e siècle, et prolongée par la « restitution savante » de Cesarbourg en 1424. Les tenants de ce type d'explication prestigieuse et valorisante n'ont pas tous disparu aujourd'hui.
Depuis d’autres hypothèses ont été émises.
L'hypothèse scandinave proposée par René Lepelley postule une formation °kjarresborg, issue de la combinaison de l'ancien norois kjarr « marais » et borg « lieu fortifié ». En effet, vers 1700, selon un plan de Jean Magin, cartographe (1670-1741), le fort de Cherbourg faisait face à des dunes et un marais. C'est sans doute cette explication qui pose le moins de problèmes, tant phonétiques que sémantiques ou historiques. Elle a l'avantage de bien correspondre aux premières attestations, et de proposer une solution plausible. Reste une certaine zone d'incertitude : la valeur exacte de l'étymon scandinave kjarr « marais » ou « broussailles, fourré ». En ce qui concerne la finale, qui est toujours en -burg (ou variantes) dans les formes anciennes, elle représente vraisemblablement, dans le cadre de cette dernière hypothèse, d'une réfection anglo-saxonne de -borg, suggérant une origine anglo-scandinave du toponyme.
 
Mais revenons à nos moutons : L’équipe aussitôt se met fébrilement au travail. Un petit café et des gâteaux sont gentiment apportés par Bernadette pour avoir plus de cœur à l’ouvrage. On exécute la tâche avec un maximum d’attention mais des questions sont aussi posées en cours d’exécution pour certains points difficiles comme plusieurs étiquettes existantes, échantillons de plantes en quantité importante dans le feuillet existant, récupération de fleurs ou graines détachées, etc.…Heureusement, notre ami Francis est toujours là pour nous donner la bonne réponse.
 
La colle blanche « Cléopâtre » pour les étiquettes, amuse les « Curieux » en référence avec leur parcours scolaire mais l’utilisation de petits pistolets à colle pour les plantes fragiles les surprend. Francis rassure sur l’utilisation de ce matériau en raison de sa réversibilité par léger chauffage.
Et la matinée se poursuit ainsi, une bonne quantité de « dossiers » sont déjà « traités ». Il est plus de midi quand l’association accompagnée de Françoise et Francis se rend au restaurant prévu dans le programme : « Le Petit Parapluie ». Nous retrouvons alors Mélusine, notre cherbourgeoise.  Un menu « ouvrier » est choisi avec au choix une entrée, différentes viandes grillées accompagnées de frites et un dessert. Un peu de vin réchauffera par ce temps pluvieux.
 
La patronne du restaurant, en venant nous voir, intriguée par notre petit groupe, et en apprenant que nous faisons un travail de restauration dans un bâtiment du parc E.Liais, conclue hâtivement que nous sommes requis pour restaurer la Momie du Musée (Momie de Nesy-Konsoupa-Khered), ce que nous lui laissons croire volontiers, et qui nous fait bien rire.
 
Et c’est le retour. Mélusine vient renforcer les troupes.
 
Le « savoir-faire » est transmis, le bon rythme reprend, la chemise sanglée comportant toute les chemises existantes diminue. Arriverons-nous à finir cette après-midi ?
 Voici une page de l’herbier existant dans un état de fraîcheur exceptionnel (ce qui n’est pas forcément le cas de toutes), ici Cucubalus baccifer, Saint Maurice au bord de la Marne, Septembre 1896
 Puis une belle page restaurée : Silene nutans, Carteret, 14/6/1896. 
 
La pile de nouvelles chemises de l’herbier restaurée monte allègrement à la satisfaction de notre « patron ». Il nous indique pour information que le volume de l’herbier après restauration est multiplié par quatre. Le sous-sol du bâtiment sera-t-il assez grand pour contenir ce nouveau volume ?
 
Francis nous montre alors la Flore de Corbière de 1893, faisant référence pour tous les botanistes avant la flore de Michel Provost, un bel ouvrage original appartenant à la bibliothèque de la Société des Sciences. C’est en partie grâce à l’herbier, que nous restaurons, que ce livre a pu être conçu, les « Curieux » en sont d’autant plus fiers. Incidemment, il ajoute que nous sommes la première association (honneur à nous)  à venir aider la longue et difficile tâche de restauration entreprise par la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.
Oui, finalement, vers 17 heures et des poussières, les « employés méticuleux », redoublant de courage, viennent enfin à bout du gros dossier préparé pour eux. Un autre dossier sanglé sera même ouvert et  commencé.
Hélas, le temps passe trop vite, surtout quand on fait un travail  passionnant, mais le train n’attend pas, l’association prend rapidement congé de ses hôtes et file à la gare.
Merci aux organisateurs pour cette journée bien remplie et très intéressante. Tous les acteurs sont fiers d’avoir œuvré, même modestement, pour la sauvegarde de notre ancien patrimoine botanique que d’éminents  savants ont eu autant de patience  à constituer il y a une centaine d’année. Toute l’équipe est prête à revenir à la demande de la Société des Sciences.
Pour conclure voici la traditionnelle photo de groupe prise par Jacques :